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       Laure referme son calepin. Elle toussaille, tire un mouchoir de sa poche et s’essuie la commissure des lèvres.

    - Le réalisateur est là ? Interroge-t-elle.

    John montre la pièce voisine avec un oui.

    Laure marche dans la direction indiquée, ouvre une porte dont le cadre a souffert. Des écrans rivés au mur restituent les images de la salle qu’elle vient de quitter. Un homme, la tête entre les mains visionne un film. Laure s’approche de l’inconnu qui lève vers elle, un regard larmoyant.

    - Pas le temps ! Explique-t-il.

    Laure par réflexe tâte sa poche en quête de sa carte de police.

    - Pardonnez-moi, je sais que mes collaborateurs vous ont déjà interrogé, mais j’avais besoin de vous connaître.

    - Vous êtes de la police ?

    - Commissaire Flory ! ... Laure Flory !

    Des extraits de spectacle défilent sur les écrans accrochés aux murs.  Laure se laisse captiver par cette abondance d’images, puis revenant à la réalité elle demande :

    - Vous la connaissiez bien ? 

    - C’était... Il suspend sa phrase... C’était une amie, pas une de celles avec qui vous couchez, mais une de celles avec qui vous vous sentez tellement en confiance que...

    Laure laisse courir ses ongles fins sur les dossiers qui sont éparpillés à gauche de l’homme.

    - Vous vous intéressez à Internet, Monsieur Ducalfond ?

    L’homme hésite et suit le doigt de la jeune femme, pointé sur un dossier, sur lequel on a tracé rapidement le titre : « Internet le pire et le meilleur. »

    -  Toujours pleine d’humour… Toujours ! C’est elle, qui était une passionnée.

  Laure s’est assise. Elle cherche à imaginer le studio au moment de l’enregistrement puis elle se lève et se dirige vers la sortie. 

- On se reverra, affirme-t-elle.

Extrait